Voilà, petit blog, c’est le moment de dire au revoir.
J’avais la rétine éblouie par les les tâches de couleur du soleil d’été quand tu es né, j’ai mis beaucoup de moi en toi. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui il faut passer à autre chose.
C’est un peu la fin d’une période, mais cela continue ailleurs. J’ai adoré vous lire et partager tous ces mots et toutes ces photos avec vous, et j’espère bien que vous me suivrez ! Demandez-moi l’adresse si vous la souhaitez (vous pouvez laisser votre mail dans les commentaires, je les supprimerai).
» – 2015 se termine, vous avez quelque chose à dire ?
– 2015, année de merde, on ne m’y reprendra plus !
– Oui euh, mais on peut pas diffuser ça, vous ne pouvez pas dire autre chose ?
– Ah si, j’ai un message à faire passer à quelqu’un… »
A toi qui a ouvert l’oeil le premier jour de 2015 dans une chambre d’enfants rose encombrée de jouets, mais souriante parce que tu avais confiance en l’avenir, tu ne pouvais pas deviner ce qui t’attendait, même si une sorte de tristesse sourde t’avait envahie le soir du 31, comme un signe annonciateur.
Non tu ne pouvais pas savoir que quelque chose basculerait quand ta directrice te dirait « il vient d’y avoir un attentat à Charlie juste à côté, le quartier est bouclé » et qu’il faudrait expliquer cela à tes élèves le lendemain
Tu ne savais pas, mais tu te doutais fortement quand même de la difficulté du concours, mais en tout cas tu ne te doutais pas du tout que ce ne serait pas si grave en voyant tes élèves te quitter avec des mots plein les yeux, les crayons et le coeur
Tu ne savais pas que tu aurais peur un jour de rentrer chez toi, au point de rester dormir sur le canapé de ton ami F., peur de prendre le métro, de marcher dans la rue, de réentendre les sirènes jour et nuit dans Paris
Tu ne savais pas qu’il y aurait autant d’incompréhension et de douleur à vivre, et que ce ne serait que le début
Tu ne savais pas que tu devrais expliquer l’inexplicable, recommencer à peine 10 mois plus tard et que tu n’aurais rien à dire
Tu ne savais pas à quel point tout peut basculer rapidement et que tu peux passer en à peine un jour de toutes les certitudes du monde à un sol mouvant
Tu ne savais pas que les clichés des films, crier, jeter des objets par terre, pleurer effondrée par terre, ils existent parce que dans la réalité, tu peux réellement agir comme cela. Oui, même toi, qui te pensais si calme.
Tu ne pensais pas que tu pourrais pleurer en entendant une chanson, même après, même quand tu te retournes et que tu vois le chemin que tu as parcouru en quelques mois, et puis elle n’est pas si triste que ça, cette chanson, mais il y a la voix du chanteur qui dit la place Clichy sous la pluie, les noms des rues, chez toi, la tienne, et oui, c’était chez toi, et c’est un petit bout de toi qui t’a été arraché et que tu ne pourras pas récupérer.
Tu n’avais aucune idée, non, à quel point cela pouvait faire mal, et que ça mettrait du temps à cicatriser.
Et en même temps.
Je ne savais pas à quel point cela semblerait naturel de faire grandir et évoluer 25 enfants, et à quel point je serais émue de devoir les laisser partir
Je n’avais aucune idée de la force qui était en moi, et qui me permettrait de garder la tête hors de l’eau, oh certes en trébuchant par moments, mais tout de même
Je ne me doutais pas que c’est dans l’adversité que l’on apprend le plus de choses sur soi et sur ses valeurs ; que paradoxalement, le rejet peut apporter la confiance en soi et renforcer nos certitudes sur ce que nous valons
Je ne pensais pas que je pourrais garder de bons souvenirs de certains moments, qu’ils seraient à jamais entâchés, et pourtant. Il restera les sourires radieux, le soleil qui éblouit sur les longues routes canadiennes, le gout du homard grillé, la fraicheur de l’eau d’un lac en pleine forêt, les feux d’artifice et les cabanes dans les bois, la chaleur des bras des amies qui ne te lâchent pas quand tu vacilles.
Je me doutais, mais ça fait quand même un choc quand cela arrive, de voir que les amis sont là quand il le faut, avec le chocolat, les bières et les bras grands ouverts, la langue bien pendue pour déverser des torrents de malédictions quand tu racontes, les petites attentions comme du thé à la noix de coco et du chocolat offerts parce que certaines situations d’urgence l’exigent
Je ne savais pas que cette situation me permettrait de vivre des instants improbables, comme de me démaquiller, de me coucher, et puis 5mn plus tard me rhabiller, me remaquiller et sortir sur un coup de tête, de croiser des amis d’amis par hasard à Bastille à 3h du matin un samedi, de parcourir Paris à pied avec quelqu’un que j’avais perdu de vue jusqu’à ce que le soleil se lève, de recevoir des textos plus qu’incompréhensibles et faire appel à la brigade du décryptage de messages obscurs (la BDMO), de faire des rencontres par des hasards plus qu’incroyables, de partir en week end à la mer sur un coup de tête (et d’ailleurs je raconte ça dans les billets protégés qui vont suivre, n’hésitez pas à me demander le mot de passe)
Je ne savais pas qu’il y aurait la lumière, toujours là, comme sur cette photo qui reste une de mes préférées de cette année. Malgré tout.
Je ne savais pas tout ça, mais si j’allais dans cette chambre rose, et que je revoyais cette fille qui avait un an de moins, et pourtant ça parait si proche et si loin à la fois, je lui dirais « Méfie-toi de 2015, elle a pas l’air comme ça, mais elle va t’en faire voir. Mais tu sais, ça ira. Et qui sait, plus tard,avec le recul tu te rendras compte que cette année t’a peut-être bien plus appris et apporté que nombre d’autres ».
Voilà. En 2015, il y a aussi eu d’innombrables repas-recettes pris en photo ou pas, des tas d’épisodes de Gilmore Girls, de beaux voyages (je reste amoureuse de Venise et du Canada), une utilisation beaucoup trop importante d’Instagram, des tas de pique-niques avec les amis, les muscles du bras gauche qui faisaient mal quand je reprenais le piano, mes premières photos exposées, des skypes avec A. en direct de Montréal jusqu’à des heures indécentes (pour moi), des séances thé au jasmin – discussions à base de qu’est-ce qu’on attend pour être heureux le soir avec Coloc, le besoin impérieux de photographier, encore et toujours plus, Tchaikovski écouté en boucle, des litres d’encre rouge pour corriger, beaucoup trop de télé réalité (voilà quelque chose qui ne me manque pas), un nouvel objectif cadeau de fin d’année, de belles expos, des concerts, et surtout celui mon cher Sufjan Stevens, des films (pas assez), des livres (pas assez non plus), le bienfait fou qu’apporte l’écriture, libérée délivrée entonnée un nombre (trop) important de fois, un certain nombre de couchers de soleil et d’arcs-en-ciel sur Paris, et puis vous aussi, qui avez pris le temps de lire régulièrement tous mes bavardages qui s’éternisent. Merci, merci pour vos mots qui ont contribué à mes bonheurs de 2015.
Au final, ce qu’il en reste, ce que je veux en retenir ce sont les personnes qui nous entourent, et leur amour, des cris dans la nuit, des fous rires, les sourires des inconnus dans la rue, la chaleur humaine, et c’est tout ce qui compte.
Qu’elles sont belles, L. et M., dans la pénombre d’une chaude nuit d’été sur les quais, non ?
2016, je ne sais pas ce qu’elle sera, ce sera la surprise. C’est bien les surprises.
Ce que je sais déjà, c’est que je vais surement déménager ce blog. J’ai envie de renouveau, de pouvoir refermer un chapitre.
Hier, j’ai entendu une chanson d’Oasis, et ça m’a rappelé ce soir de juillet, quand Noel Gallagher était venu donner un concert à Paris. Je ne me doutais pas que j’étais si proche du bord de la falaise, qu’à peine un mois plus tard je viendrais habiter à quelques pas de l’endroit où nous avons crié, applaudi et repris tous en chœur ce fameux refrain, un refrain qui me trotte dans la tête depuis, et qui offre une belle conclusion pour ce bilan-bordel
And so Sally can wait,
She knows it’s too late as we’re walking on by
Her soul slides away,
But don’t look back in anger
I heard you say
Belle année les chatons
Je vous souhaite que 2016 soit remplie de lumière, de chansons chantées à tue tête, de nuits parfois trop courtes parce que vous dévorez un livre, d’amour, de douceur, mais aussi de mouvement, car il faut reconnaitre que c’est lorsque la vie nous agite un peu que l’on s’aperçoit à quel point nous sommes vivants.
Que 2016 vous apporte tout ce que vous souhaitez, et puis bien plus encore.
J’espère que les fêtes se sont bien déroulées chez vous et que vous avez vécu de doux instants.
De mon côté, j’ai eu du mal jusqu’au bout à être plongée dans l’ambiance de Noël… Donc ce fut une journée tranquille mais néanmoins agréable ! Dans le cadre du challenge Il était trois fois Noël, les filles nous avaient demandé de prendre une photo par heure, j’ai presque réussi !
C’est parti…
Minuit Le sapin – et les cadeaux… On déballe !
1h Il n’est pas trop tard pour s’attaquer à la buche ! Belle et bonne non ?
2h Il est temps d’éteindre les lumières…
10h Après une bonne nuit de sommeil, le thé du matin dans ma tasse Harry Potter spéciale vacances que je retrouve avec bonheur (un cadeau d’un swap avec la blogueuse Evy fraichement revenue parmi nous!) et la confiture de Noël de ma maman qui déchire et dont je dois vous donner la recette tant elle est bonne !
11h Je reprends du thé en regardant les rediffusions de Friends : le bonheur !
12h On rallume le sapin et je mets mon pull de Noël !
13h Le repas ! Au programme, foie gras et salade de gésiers, miam !
14h On regarde dans la thé box de Noël ce qu’on va faire infuser après le repas…
16h Visionnage de saison : ENFIN je regarde (et découvre) The Holiday – avec des chocolats et un plaid, pour faire les choses bien jusqu’au bout !
20h L’apéro.. Le retour
21h Ca chauffe en cuisine…
22h Un documentaire sur les parcs Disney – oui j’ai bel et bien passé ma journée à manger et regarder la télé !