J’ai tendance à croire au karma mais aussi à un juste équilibre des choses… Parfois, mon côté pessimiste me fait penser que quand tout va trop bien, ça ne peut durer.
Depuis la dernière fois et mon message très positif, des nuages sont venus assombrir le tout. J’avais oublié un détail en pensant à l’avenir : lorsque j’ai commencé les remplacements, il me fallait passer devant un jury qui accorde un « pré-accord », qui accepte les enseignants dans le privé… Ce pré-accord est également nécessaire pour être titulaire d’un poste après avoir obtenu le concours. On me l’avait présenté comme une formalité que la plupart des personnes obtiennent… Beaucoup de flou entourait ce pré-accord, dont les critères semblent dépendre beaucoup d’une personne à l’autre. Je suis tombée sur un jury très « traditionnel », nous allons dire et qui n’avait pas la même conception que moi de ce que veut dire enseigner dans le privé.
Et donc, qui m’a refusé le préaccord, sans lequel je peux toujours passer le concours si je veux mais en perdant 95% des chances de trouver un poste et sans lequel je ne suis même pas censée être devant des élèves… Les mêmes élèves dont je suis censée m’occuper jusque avril.
Après avoir été découragée, et même blessée par cela (certains des propos des membres du jury m’ont donné l’impression qu’elles me prenaient pour une gourde qui vivait au pays des bisounours…), et par le fait que le travail que j’ai accompli jusque là n’a pas été pris en compte (tous les bilans positifs de mes suppléances passées n’ont par exemple pas été pris en compte… Ce n’était pas le but, mais c’est tout de même un peu décourageant, tout comme le fait que ma directrice soit allée dire qu’elle était contente de moi au jury et que ça n’ait rien changé), j’ai passé une très mauvaise soirée.
Mais je n’ai pas eu le temps de m’apitoyer sur mon sort, car en attendant, mes élèves comptaient encore sur moi, et le lendemain il fallait bien continuer, être là en classe, les aider et mettre de côté mes problèmes. Ça m’a permis de relativiser et finalement m’a fait le plus grand bien…
Finalement, je peux faire appel pour repasser en janvier, et j’ai la chance d’avoir été défendue par ma directrice, qui m’aidera pour ce nouvel entretien… On verra bien !
Tout cela a coincidé avec Thanksgiving, une fête américaine mais dont on parle de plus en plus en France. Un billet d’il y a un moment de Shopgirl m’a fait réfléchir, et alors que j’avais comme dit Brel « le coeur à marée basse », j’ai pensé à tout ce qui dans ma vie me donne envie de dire merci.
☂ J’ai enfin trouvé ce qui me plaisait, je me lève les matins avec plaisir pour travailler. Je sais que malgré les difficultés, les conditions de travail pas forcément évidentes, la fatigue, le salaire qui est le dernier critère qui importe pour ceux qui choisissent d’enseigner, j’ai envie de continuer, c’est ce que je veux faire, et que je ne renoncerai pas. Quand je repense à ma situation l’an dernier à la même époque, où je me sentais si perdue, je ne veux surtout pas revenir en arrière.
☂ J’ai la chance d’avoir des gens qui me soutiennent, qui me conseillent, m’écoutent et sont prêts à m’aider.
J’ai la chance d’avoir des amis et une famille qui m’aiment, qui sont là pour moi. 2013 et le début de 2014 n’ont pas été faciles, et c’est dans ces moments que j’ai vu à quel point cela était vrai. Même si je pense que mes parents n’ont pas toujours été d’accord avec mes choix et qu’ils se sont beaucoup inquiétés pour moi, ils m’ont tout de même soutenue et été là pour moi.
☂ On oublie souvent ce genre de choses quand ça nous semble évident, mais c’est aussi une chance d’avoir un chez-soi, où il fait chaud le soir et où on se sent si bien, ainsi que d’avoir toujours un repas, et que mes proches et moi soient en bonne santé. Moment « so cheesy » mais le rappeler ne fait pas de mal.
☂ On vit dans un pays où tout de même nous sommes libres, où l’on peut dire ce que l’on pense, s’habiller comme on veut sans avoir peur des conséquences, même si on est une femme. Il reste tant à faire, et c’est un sujet qui me tient à coeur, mais en regardant ce qui se passe dans le reste du monde…
☂ Tous les petits bonheurs du quotidien, qui font le sel de la vie. Un repas improvisé avec des amis, un concert, un bon livre, une tasse de thé bien chaud, un fou-rire, les bisous des enfants quand je les retrouve en milieu de semaine, une chanson chantée à tue-tête
☂ Et puis quelle chance de l’avoir, lui, à mes côtés, pour partager les moments heureux comme les peines. Dans les critères de la personne idéale, je pense rajouter « quelqu’un qui est prêt à parler avec un drôle d’accent toute la soirée juste pour vous faire rire et vous changer les idées quand vous recevez une mauvaise nouvelle ».
Tout ceci peut sembler un peu niais, mais vraiment, quand on regarde autour de soi, on se dit qu’on a tous des problèmes, et je pense n’être vraiment pas la plus à plaindre.
C’était le moment introspectif et sérieux de la semaine… Et vous, qu’est-ce qui vous donne envie de dire merci ?
Après ce billet plus perso, on enclenchera sur le blog l’esprit de Noël… Décembre est bientôt là, j’ai commencé les achats, mais je ne suis pas encore totalement dans l’ambiance : les décorations de Noël, un temps un peu plus froid me manquent pour sentir que ça y est, « it’s that time of the year again ». On y est presque !
P.S. : Le billet précédent est protégé parce que je ne veux pas montrer de photos de moi en public, mais n’hésitez pas si vous voulez le mot de passe 😉
Happy week end y’all!